C’est qui le patron du management de transition ?

Publié le 3 mars 2020
Management / Prospective

Le management de transition a le vent en poupe. De plus en plus d’articles et de témoignages sur les réseaux sociaux. De plus en plus de fantasmes aussi. Chacun essaie de tirer la couverture à lui.

C’est qui le patron ? Y-a-t-il des gourous ? Des martingales qui gagnent à tous les coups ?

Tel cabinet affirme : « C’est nous les patrons. Nous savons tout faire. Nous gérons plus de 50 000 CV de dirigeants dans nos bases de données. Nous avons réponse à tout ».

Dans un autre post, c’est le manager de transition qui explique : « La réussite de la mission, c’est grâce à moi. La valeur ajoutée c’est moi. Le patron c’est moi ».

Moins fréquent mais tout aussi impressionnant quand c’est le client qui témoigne : « Le patron c’est moi. Je suis le maître du temps. C’est moi qui paye. Si je n’en ai pas pour mon argent j’arrête la mission. Je coupe le fil …immédiatement ! ».

3 Patrons cela fait beaucoup ?

Plus de 15 ans de pratique chez Objectif CASH nous ont permis de nous forger un certain nombre de convictions. Dans le management de transition il n’y a pas les patrons d’un côté (quels qu’ils soient) et les employés (de bureau ou de chantier) de l’autre. La réalité est plus complexe.

D’un côté il y a le client. C’est lui qui paye. Il doit dégager un budget. Dans 99 % des cas il n’avait rien prévu. Il doit donc réallouer des budgets ailleurs. Il a ses exigences. Sa manière de voir les choses. Ses contraintes aussi. Il trouve que cela coûte cher. Trop cher. Peut-être pas au début mais à un moment la question se posera. C’est sûr. Mais le coût/ le prix à payer pour la mission est à comparer au coût caché, au coût à supporter par l’entreprise si l’entreprise ne faisait rien ou si elle arrêtait la mission trop tôt ; soit que le relai avec l’interne n’ait pas été pris ; soit que le projet n’ait pas été correctement finalisé.

De l’autre côté il y a le manager qui subit les contraintes du client (son incapacité à se décider sur tel ou tel scenario, les mouvements en avant et en arrière, la charge de travail, l’éloignement géographique, le faire soi-même, payer de sa personne etc.). Il trouve toujours à un moment (peut-être pas au début non plus ?) qu’il n’est pas assez considéré, qu’il n’est pas assez payé compte tenu que de son point de vue c’est…lui qui fait tout. Il ou elle, est l’homme / la femme de la situation. Il est le héros. Le Rambo. Le patron…Il peut avoir la tentation de tirer profit de la situation en déclarant que dans ces conditions il a envie d’arrêter. Il manifeste son point de vue ou menace à demi-mot. A force il peut parvenir à agacer et le client…et aussi le cabinet.

Et au milieu, entre le client et le manager, il y a quoi ?

Deux patrons cela fait encore beaucoup. La réalité est plus complexe. Et surtout la vérité de l’instant des uns et des autres n’est pas stable dans le temps.

La vérité du management de transition …

La vérité du management de transition c’est que l’on ne fait rien de bon durablement dans le rapport de force. Il s’agit de missions opérationnelles. De faire et de faire faire. De faire avec les équipes internes du client surtout. Pas d’avoir raison ou tort à l’instant T…

Et au milieu … coule une rivière …

Dans toute mission de management de transition il y a un début, un commencement, un milieu et une fin. Toutes les missions s’arrêtent à un moment…

Et qu’est ce qui se passe quand une mission s’arrête ?

La rivière, elle continue de couler. Avec ses périodes calmes et ensuite ses périodes torrentielles, ses périodes de basses eaux et ses périodes de crues. Les petits ruisseaux continuent de se jeter dans la rivière. Ses affluents aussi. Pas de rivière sans petits ruisseaux ni sans affluents. La rivière c’est la vie. Parfois la rivière, comme la vie, elle déborde. Mais la rivière nous en avons tous besoin pour irriguer les champs, pour circuler, pour maintenir et développer les écosystèmes, alimenter les nappes phréatiques. La rivière c’est la vie et…le temps qui passe aussi. La rivière fait partie du paysage. Nous nous y référons souvent. Pour nous y baigner ou nous y rafraîchir.

Est-ce qu’une rivière peut-être le patron ?

Non. Une rivière c’est une rivière. Avec ses petits ruisseaux et ses affluents.

L’équipe Objectif CASH

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